Un camp exceptionnel pour des guides exceptionnelles

240 guides de 40 patrouilles libres des Guides et Scouts d’Europe ont vécu un camp hors norme à Lormes (Nièvre). Sixtine Couetoux, responsable nationale du réseau Étoile de l’Espérance, revient sur cet accomplissement qui parachève sa mission au service de ces guides.

Une patrouille libre guide réunit des jeunes filles désireuses de vivre le scoutisme malgré l’absence de structure scoute là où elles habitent. Ces patrouilles ne sont pas rattachées à une compagnie mais directement à l’échelon national, au sein du réseau Étoile de l’Espérance. La responsable nationale, salariée du mouvement, incarne le lien essentiel à leur développement.

Sixtine, 24 ans, a rassemblé cet été les 40 patrouilles libres du réseau dans le Morvan, entre Lormes et Vézelay, pour un camp aux dimensions exceptionnelles. Pendant deux semaines, il a mobilisé pas moins de 25 cheftaines et assistantes, deux religieuses et plusieurs conseillers religieux par roulement, au service de 240 guides venues de toute la France.

« Le camp d’été compte beaucoup pour les guides, il compte encore plus pour les patrouilles libres, car elles ne se voient pas pendant l’année ». Il s’agit de les sortir de l’isolement géographique. « Le camp leur permet de rencontrer d’autres guides, de vivre de vrais instants de fraternité. Nous sommes très nombreuses, ce qui, souvent, met plein d’étoiles dans les yeux ».

sixtine 3
« Le vrai défi est de prendre soin de chacune, que chacune trouve sa place. En tant que cheftaine de réseau, je devais d’une part apprendre à me rendre disponible pour chacune et d’autre part apprendre à me reposer (rires) » Sixtine Couetoux

Ainsi se dessine le grand défi du camp : faire l’unité. Il faut « apprendre à rééquilibrer les habitudes que chacune a vécues pendant l’année. Les patrouilles libres recouvrent une multitude de réalités différentes : certaines existent depuis 40 ans, ce qui implique des habitudes profondément ancrées, des techniques perfectionnées, elles savent ce qu’est le scoutisme européen et le vivent jusqu’au bout des ongles ; d’autres, plus récentes, découvrent tout, et  même la chef de patrouille a commencé le scoutisme en montant sa patrouille ».

Ce défi de l’unité s’étend au-delà de la seule question scoute : « Il y a des rapports très différents vis-à-vis de la foi, vis-à-vis de la culture, même », affirme Sixtine. « Entre des filles qui vivent dans l’Aveyron à côté de Rodez et d’autres qui viennent de Cannes, il y a des réalités de vie et des points de vue différents ». Heureusement « le scoutisme, justement, permet [cette unité] c’est un défi et en même temps très beau ».

« Il m’aurait fallu 24 heures de plus par jour »

montgolfière

Le camp constitue un défi logistique de taille que Sixtine résume ainsi : « que les guides mangent à leur faim et qu’elles se couchent à l’heure ». Elle ajoute en souriant : « Ce qui est amusant, c’est que plus elles sont nombreuses, plus elles sont intelligentes sur ce genre de choses. Elles savent que, si on ne fait pas silence, on va attendre un quart d’heure ; elles savent que, si elles arrivent en retard, on déjeunera en retard etc. Elles sont hyper au taquet là-dessus ». La méthode scoute, qui vise à faire des personnes responsables, semble déjà porter ses fruits.

Sixtine a vu grand, en entraînant ses guides par bivouacs (environ 60 guides) dans une randonnée de 10 kilomètres jusqu’à Vézelay. Après une veillée de prière dans la célèbre basilique, les patrouilles ont eu la surprise d’être réveillées par une envolée de montgolfières, agréable manière de commencer une journée où de nombreuses guides ont prononcé leur promesse.

S’il fallait raconter tous les moments forts que ces guides ont vécu, il faudrait écrire un livre. Rayonnante de joie, Sixtine confie simplement : « Il y a eu quatre engagements “semper fidelis” à la fin du camp ; voir l’aboutissement de la progression de leurs guides a rempli de larmes les yeux de leurs CP […] C’était fort ». La jeune responsable, malgré l’intense fatigue, est fière des « 250 personnes heureuses d’avoir vécu ce camp  et qui en sortent grandies […]. C’est la meilleure des récompenses et c’est ma plus grande fierté ». Son seul regret ? « Il m’aurait fallu 24 heures de plus par jour ! (rires) ».

L’apogée d’une mission

Il faut dire que ce camp avait une importance particulière, pour Sixtine : il venait parachever un an et demi de travail, avant que la jeune femme ne quitte son poste de responsable nationale. « Mon but a été de rencontrer au maximum les guides, les voir en chair et en os, quand bien même elles étaient réparties dans toute la France », raconte-t-elle. « J’ai vraiment eu l’occasion de me balader partout – ce qui est pour moi un point fort de cette mission. Je me suis rendu compte que, lorsque je rencontrais les guides et les parents, une vraie relation de confiance s’établissait ».

Accompagner les CP et les familles, notamment dans les tâches administratives, animer les camps de HP, ceux de Pâques…  toute son action était fondé sur le triptyque : « Rencontrer, aimer, accompagner ». « Je crois que, tout simplement, les guides ont besoin de quelqu’un désirant vivre de belles choses, et qui les accomplisse avec elles : elles ont besoin de se sentir investies dans le mouvement. […] J’ai essayé de donner un élan. Ça a permis au réseau de s’étendre, mais le but est que les filles aient leur mot à dire – tout en ayant un cadre, évidement – et qu’elles aient le sentiment de faire partie du groupe, d’agir concrètement, d’être écoutées et entendues sur leur progression personnellement … et la joie, bien sûr ».

joie

Cette joie, si importante, rejoint la dimension spirituelle : « La chose indispensable est de laisser le Christ prendre toute sa place au cœur de l’action, au cœur des cours d’honneur, des conseils des chefs, de l’administration et de mes décisions personnelles : c’est lui qui passe devant, qui fait porter du fruit. En tout cas, les guides, même inconsciemment, sentent quand Dieu est là ».

Qui pourrait nier l’accomplissement de cette expérience exceptionnelle ? Sixtine conclut : « Je voulais que les guides puissent découvrir qui elles sont en profondeur – et pour ça, il n’y a rien de plus grand et de plus beau que le scoutisme : il offre plein de moyens de se déployer, par la cuisine, le travail du bois, l’exigence de la relation de fraternité, les danses et le chant, la position de chef… Mon but était que chacune puisse trouver sa place, en se sentant écoutée, accompagnée, épaulée, pour ensuite écouter, accompagner, épauler. Découvrir qui l’on est, se donner, devenir saint. C’était le moteur de ma mission et ma plus grande joie est d’avoir pu en goûter un peu les fruits. » //

Propos recueillis par le pôle communication.

En recherche d’une aventure professionnelle qui a du sens ?
Le centre national des Guides et Scouts d’Europe recherche activement une personne dynamique et audacieuse pour remplacer Sixtine à la tête du réseau Étoile de l’Espérance ! Renseigne-toi en cliquant ici !

Le pôle communication remercie Apolline de Villemagne pour ces belles photos :

violon
grand jeu
spiritualité
force
soleil
Partager :