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Le smartphone à la route

L’actualité nous parle de transhumanisme régulièrement et en décrit qui les bienfaits, qui les méfaits à venir.

Mais le transhumanisme c’est dès aujourd’hui !

Aujourd’hui vous disposez de tout le savoir du monde (Google et Wikipedia), du don d’ubiquité (je suis en relation avec tout le monde sur la planète, merci facebook, Twitter, …) , d’un outillage puissant (comme le GPS, l’appareil photo)  au travers d’un outil qui tient dans votre poche, toujours disponible, facile d’accès pour peu qu’on pense à le recharger 😉

Mais, comme tout outil, la smartphone impacte directement le comportement de son utilisateur avec dans ce cas des impacts sur la personne elle-même (voir https://www.forbes.fr/technologie/notre-comportement-se-modifie-peu-a-peu-la-faute-au-numerique/) :

  • Dégradation du lien social
  • Diminution de l’attention
  • Réduction des capacités d’écoute
  • Diminution de la patience

Alors votre portable est-il sous votre contrôle, ou êtes-vous sous son contrôle ? En tirez-vous le meilleur ou vous laissez vous dominer par ses effets néfastes?

Essayons de voir comment le routier utilise son portable

 

Le pourquoi? Le discernement.

Quand j’utilise mon portable, quelle est mon intention? Bien plus que l’application, il est essentiel de discerner l’intention qui sous-tend l’utilisation.

Par exemple, il est facile de diaboliser facebook. Il est vrai que l’usage de facebook est le plus souvent futile, on cherche le buzz avant la vérité. Par exemple, en route école, certains stagiaire ont pris un selfie avec un âne et diffuér cela sur le réseau social. Soit, ce n’est pas super intelligent, je ne suis pas sûr que çà aide à grandir.

Si par contre je suis en relation sur facebook avec un membre de mon clan qui n’a pas participé à l’activité, ce même selfie communiqué par le réseau social prend une autre dimension: il manifeste un lien recherché, un clin d’œil, un mode de dialogue qui me permet de rester en relation.

D’autres usages du même type peuvent aussi être retenus comme: prendre des nouvelles de quelqu’un qui est souffrant, répondre à des demandes, envoyer un SMS pour informer de retard et réduire l’inquiétude, …

À l’inverse, je peux être tenté de fuir mes équipiers au travers de jeux en ligne ou de futilités comme Snapchat avec le dernier filtre. Cet usage est bien sûr à proscrire dans le cadre des activités route: il n’apporte rien à l’équipe, ni au final à l’équipier.

Au-delà de l’intention, je suis parfois contraint d’utiliser le smartphone pour des raisons plus contraintes: il a en effet remplacé pas mal de support papier et son usage est souvent poussé en avant dans le cadre de la digitalisation des services. Si je suis en route Saint Jacques, réserver mon billet au travers d’une application, disposer de celui-ci et suivre les annonces sur le train concerné est un moyen légitime. En route école, nous avons ainsi pu coordonner l’arrivée d’une dizaine de stagiaires dont les trains avaient été impactés par des grèves.

Je puis aussi pour appuyer une discussion ou un échange aller chercher de l’information précise et contribuer en partageant cette information à la vie et à la croissance de mon équipe.

Une intention sur laquelle je serais plus mitigé est celle qui consiste à compenser la préparation des activités par un recours massif et systématique au smartphone. Il est pratique, en route, quand un horaire de magasin d’alimentation a changé de chercher le plus proche à l’aide de son smartphone. c’est même légitime, mais si toute votre route est basé sur le fonctionnement de votre portable, la taille de la batterie à emporter va être colossale et n’oubliez pas que le routier affectionne les zones blanches, càd sans réseau. Donc pour compléter une organisation bien faite n’hésitez pas à prévoir un smartphone, pour remplacer une organisation inexistante, n’y pensez même pas : vous y arriverez peut-être, mais ce n’est pas dans le style route.

 

Le comment? Garder le contrôle

Pour schématiser, il existe trois modes d’interaction avec votre smartphone:

  • Je consulte mon portable: je choisis le moment où je vais regarder mon portable pour en tirer l’information. Par exemple, je démarre facebook, je consomme l’application et au bout d’un temps maîtrisé, je repose mon portable pour revenir au réel.
  • Je reçois des notifications : mon portable émet des notifications, je répond à cette notification je consulte l’information puis je repose mon portable.
  • Je suis conduit par les suggestions : Cette technique consiste dans certaines applications à vous glisser des suggestions sous forme plus ou moins déguisé, ces suggestions sont calculées de manière à attirer votre attention par rapport à votre comportement passé. Certaines sont utiles (suggestion de voyages moins chers dans des plateformes comme Kayak, Rtipit, …) et peuvent vous conduire à mieux atteindre vos objectifs, d’autres sont juste là pour générer qui du trafic, qui un nouvel abonnement.

Il faut savoir que les professionnels du monde digital combinent la notification avec les suggestions:

  • Les notifications provoquent la génération d’endorphines (dopamine) au niveau du cerveau qui peut conduire à de véritables addictions. C’est un effet recherché explicitement par les développeurs
  • Les suggestions suscitent l’envie et visent à réduire le rôle de votre libre arbitre dans ces décisions d’achat.

Certains modes d’interactions sont donc proches de la manipulation … et sont à fuir, surtout dans le cadre des activités route. Les notifications peuvent être réglées et doivent l’être. Elles ne sont utiles que si elles vous apportent un service significatif, mais par principe, passer les en revue sur votre smartphone sous peine de devenir dépendant.

 

La gestion du smartphone en route

Il ‘est pas question d’adopter une attitude simpliste en interdisant le smartphone tout simplement. Vous êtes des adultes et devait apprendre à vous en servir raisonnablement sans être dominé par cet objet. Au sein de l’équipe, du clan, vous pouvez tous ensemble travailler à éviter cette domination du portable en suivant quelques règles simple.

  1. Avant une activité, prendre le temps de discerner les usages importants ou contraints pour la durée de l’activité, dans quel but je souhaite utiliser mon smartphone, est-ce pour le bien, pour la relation, le buzz, pour ma satisfaction personnelle. Une fois le tri fait, prendre les bonnes résolutions.
  2. Au moins pour la durée de l’activité – mais mieux pour tout le temps – régler les mécanismes de notifications pour celles qui ont indispensables, suspendre certaines notifications utiles, mais pas pertinentes pendant l’activité (mail perso, …). Cette préparation vous rendra plus disponibles au reste de l’équipe, du clan et vous rendra plus libre.
  3. Au début de l’activité, par exemple au premier conseil d’équipe, de clan, faire le tour des besoins des uns et des autres, convenir d’une règle du jeu commune : qui garde son portable allumé toute la journée, quel temps pour les utilisations personnelles, jeune absolu ou pas, adoption de règle proche de celle appliquées aux fumeurs (on tolère, on partage des règles qui ne gênent ni les uns, ni les autres).
  4. En cours d’activité, prendre le temps d’échanger ensemble si la règles doit être changée, par exemple si elle est mal déclinée par certains ou si un équipier a besoin de la modifier.

Le portable fait partie de nos vies

Aujourd’hui, nos vies ont intégré l’usage du smartphone au quotidien et la tendance ne va pas s’inverser.

Le smartphone est un objet technologique qui n’est ni bon, ni mauvais, mais comme toute technique, il amplifie les capacités de l’homme at accroit son pouvoir, mais il est moralement neutre. Mal utilisés, il peut présenter un risque particulier d’addiction que certaines applications visent à cultiver.

Dans le cadre de vos activités route, nous vous demandons plus que jamais de discerner, de discuter ensemble, pour voir comment cet outil peut être utilisé au service du routier et de l’équipe et du clan.

 

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