Guillaume Perceval Evelyn Patrick de Baskertown, frère dominicain détaché au service du pape et de ses demandes particulières, a été appelé au Mont Saint Michel pour y apporter ses lumières quant aux évènements troubles y ayant plané en ce début d’année mil-quatre-cent-vingt-et-un. Ancien disciple de Guillaume d’Ockham, il est à son exemple, et à celui de tant d’autres chrétiens, un esprit dont la ferme raison n’a pour seul but que de conforter par le raisonnement son ardente Foi, délestée des superstitions qui la dévoient.
Pendant tout l’hiver mil-quatre-cent-vingt-et-un, il enquête, collecte les témoignages des Bretons des alentours, prie et enfin s’en remet à l’Esprit pour démêler les fils de la Vérité. Sa correspondance épistolaire avec son disciple Atso comme avec le Saint Père dévoile le cheminement de sa pensée et les émotions qu’il vécut alors. Au cœur de son enquête canonique, un simple objet : une cape trouvée par la jeune Clothilde Maluette dans le chœur du Mont dévasté par la tempête.
Cette étoffe qu’il a entre ses mains est la source de mille questionnements alimentant son trouble. D’où vient-elle ? Qui l’a confectionnée ? Pourquoi exerce-t-elle un tel attrait sur tous ceux qui l’approchent ? De tout cela, il rendra compte à ses supérieurs, en premiers desquels le Pape Pie III XIV, pour que l’Eglise sache comment réagir aux inévitables réponses à ces questions.
Sous le style parfois guilleret de Guillaume se joue en lui un formidable combat entre son matérialisme acquis par toute une vie d’étude et d’expérience et l’acceptation du surnaturel vers laquelle ne peut que l’emmener son esprit logique. Il s’apprête en réalité à vivre une seconde conversion après celle de son baptême pour poser à l’âge adulte un nouvel acte de Foi. Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, la nuée du Mont Thabor, le Buisson Ardent, le Feu descendu du Ciel n’a pas oublié les hommes et les protège encore des attaques du Malin.